Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article NOMINA TRANSSCRIPTICIA

NOMINA TRANSSCRIPTICIA

pater familias romain, deux sortes d'articles figurent : les nomina arcaria et les nomina transscripticia. Les premiers relatent les mouvements de caisse (arca), entrées et sorties d'argent', Ils constituent les éléments de la comptabilité familiale, et fournissent au chef de famille, non seulement un moyen pratique de régler son budget, mais encore peut-être des moyens de preuve à l'égard des tiers. Les arcaria nomina ne créent pas d'obligations, puisqu'ils se bornent à constater des opérations réellement effectuées. Les nomina transscripticia, au contraire, font naître des obligations'. C'est que, en effet, les nomina transscripticia relatent des mouvements de caisse fictifs. Il y en a de deux sortes, selon que la transscriptio se fait are in personam ou a persona in personam 3. II y a transscriptio a re in personam lorsque le paterfamilias qui est créancier en vertu d'une cause définie (vente, société, louage, par exemple) écrit sur son registre, contrairement à la réalité, qu'il est créancier en vertu d'une numération d'espèces par lui faite à son débiteur 4. Cette transscriptio opère une novation : elle éteint l'obligation ancienne et la remplace par une obligation litteris [OBLIGATIO], qui n'a ni les mêmes sanctions', ni les mêmes qualités (hypothèques, gages, cautions), ni les mêmes vices que la précédentes. NON 98 -NOM ll y a transscriptio e persona in personam lorsque le paterfamilias à qui une somme est due par Primus écrit sur son registre, contrairement f la réalité, qu'il a versé cette même somme à Secundus 1d y a encore novation Primus est libéré, Secundus est obligé. Une courte inscription trouvée en 1.882, dans la campagne de Tibur', mentionne un exemple concret de transscriptio e persona in personam. Le premier débiteur s'appelait C. Caelius Bassus (sans doute l'ami de Perse» ;le nouveau débiteur s'appelait A. Furius Rufus, Sans doute ces deux formes de transscriptio nécessitent des mentions concordantes sur les deux pages de I acceptum et de Iexpensum du codex. On écrit, par exemple (pour une transscriptio apersona inpersonam) : d'un côté : Acception a Primo centurn ; de l'autre Expensum Secundo centum. Les deux articles se balancent la comptabilité reste juste 5. La transscriptio se fait sur le codex du créancier. On ignore si des mentions concordantes sont requises sur le codex du débiteur °. En tout cas, tout porte à croire que la transscriptio ne s'effectue pas par des inscriptions portées sur le codex d'un tiers. Certains textes 7 parlent bien de nomina inscrits sur le codex de tiers nommés pararii s. Mais ces inscriptions ne constituent pas des transscripticia nomina. Sans doute le pararius est un banquier jouant le rôle d'intermédiaire ou de courtier, et les nomina dont il s'agit sont des obligations contractées par son entremise, qui sont donc portées sur son registre, et qu'on peut prouver par ce moyen Les transscripticia nomina présentent, comme mode de contaacter, des avantages particuliers : à la différence de la stipulation, ils peuvent se réaliser entre absents 90 Ces avantages expliquent leur emploi fréquent aux derniers siècles de la République. Tite-Live parait attester leur existence pour le milieu du vie siècle O. C. 11. Au vue et au vue siècle ils jouent un rôle important dans la pratique du crédit. Le plaidoyer de Cicéron pour le comédien Roscius roule en partie sur une question de nomina transscripticia. Mais cette institution tombe en désuétude avec le Codex accepti etexpensi lui-même, lorsque se généralise l'usage des titres probatoires empruntés au droit hellénique : syngraphae et chirographa. 11 peut se faire qu'inusitée dans les rapports d'affaires des particuliers, elle ait survécu pourtant dans la pratique des banques 12. P. HuvE1iN. NOMIS IA (Ndp.lcua). Ce mot, qui avait été chez les Grecs l'expression la plus habituelle pour désigner la monnaie courante, fut adopté par les Romains pour désigner les pièces de monnaie anciennes ou de coin étraneer qu'are rassemblait comme objets de collections. e Dans les cas de legs d'or ou d'argent monnayé, dit Ülpien1, il faut que les objets soient désignés d'une manière expresse, par exemple que le testateur dise si ce sont des philippes ou pièces de monnaie courante, des nomismata, etc., qu'il entend léguer. n Un autre jurisconsulte romain 2 mentionne les nomismata anciens d'or et d'argent dont on se servait en guise de bijoux [ARMULLA, fig. 334 MoNILE, fig. 5138]; l'usage s'en est conservé parmi les femmes de l'Orient. Les auteurs de l'Histoire Auguste ont recours aux monnaies pour prouver des faits historiques 3. Suétone 4 raconte que, parmi les présents d'objets de prix qu'Auguste distribuait à ses familiers à l'occasion des Saturnales, il leur donnait des monnaies anciennes de toute espèce, des rois grecs et des pays étrangers, nummos omnis notae, etiam r'eteres regios et peregrinos. Les médailles anciennes étaient donc recherchées à Rome dès le début de l'Empire. Pline 1 nous apprend, de plus, qu'il y avait des amateurs de pièces fausses(falsi, adulterini), qui les payaient plus cher que